mardi 13 mai 2008

LE MOT DU RECTEUR




Chers amis,

Nous vous écrivons pendant le temps Pascal : temps de la joie et de la foi. Temps aussi du sérieux de notre foi chrétienne. La célébration annuelle de la mort et de la résurrection du Christ culmine dans la Nuit pascale qui est la plus sainte des nuit, ou comme le dit si bien Saint Augustin, « la mère de toutes les saintes veillées ». Dans la seconde messe de Pâques nous avons rendu grâce à Dieu avec vous nos amis, pour la vie nouvelle, dont la source a été ouverte pour l’humanité par la résurrection du Christ. « Ce jour que fit le Seigneur est un jour de fête et de joie » pour notre communauté Saint André Kaggwa.

« Après le sabbat, à l’heure où commençait le premier jour de la semaine… » (Mt 28, 1 // Jn 20, 1). Il s’agit bien d’une ère nouvelle. Le « temps de la résurrection » se situe dans une semaine nouvelle, « après le sabbat ». Ce « premier jour » qui « commence », c’est le jour du Seigneur que toute la Bible annonçait (Ps 109,5 ; Is. 2,12 ; 13,6 ; Jr. 46,10 ; Jl 1,15 …). Quel sens donnons-nous à nos dimanches ? Un septième jour de semaine, un sabbat, un jour de repos après une semaine de travail ? Dans ce sens, c’est le lundi qui devient le premier jour. Or, pour nous chrétiens, le jour de Pâques était bien un « premier jour » de semaine, jour de fête et d’adoration avant le travail qui va suivre. Le dimanche véritablement chrétien inaugure et imprègne les jours de la semaine qui suit. Le sabbat était la clôture d’un passé (le « septième jour »), le dimanche chrétien ouvre sur un futur (le « premier » jour).

La semaine inaugurée par Jésus ressuscité durera jusqu’à la « fin du monde » (Mt 28, 20). C’est le Temps du Seigneur, tout au long de l’histoire de l’humanité, où Jésus vient à la rencontre de ceux qui cherchent un sens à leur vie par-delà leur mort. Au Séminaire Saint André KAGGWA, toute notre vie quotidienne est orientée par l’intimité avec le Seigneur ressuscité, notre Compagnon de route apostolique.

Chers amis, vous trouverez quelques nouvelles de notre Diocèse et de notre Séminaire.

NOUVELLES DU SEMINAIRE



Nouvelles du Séminaire

En ce qui concerne l’équipe sacerdotale du séminaire, quelques changements notables sont à signaler. En effet, les Abbés Michel Willy LIBAMBU (ancien Recteur) et Christian KILAKI (ancien Econome) ont été appelés à d’autres offices, après avoir accompli un travail appréciable parmi nous. Nous leur disons, en toute sincérité, un grand merci. Les nouveaux venus sont les Abbés Timothée BODIKA, Maurille ZOLA et Jean–Marie KONDE, respectivement Recteur, Professeur résident et Econome. Le nouveau Recteur revient de Toulouse où il a soutenu brillamment une thèse de doctorat en Théologie Morale à l’Institut Catholique de Toulouse. L’intitulé de la thèse est : « Les fondements et les enjeux de l’éthique esthétique. Essai d’une morale d’estime de soi». Nous lui présentons nos sincères félicitations. A lui comme aux Abbés Maurille et Jean–Marie, nous disons également bienvenue et fructueux ministère.

La nouvelle configuration de l’équipe du Séminaire se présente comme suit :

- Abbé Timothée Bodika, Recteur

- Abbé Floribert Mafuta, Directeur Spirituel

- Abbé Edouard Isango, Directeur des Etudes

- Abbé Maurille Zola, Professeur résident

- Abbé Jean–Marie Konde, Séminariste Stagiaire et Econome.

La retraite annuelle

Etait prêchée par le Père Lawrence TERRIEN, Supérieur Général de la Compagnie des Prêtres du Saint Sulpice autour du thème : « Revêtir le Christ ».

Nos unités de production

- Le poulailler

Le secteur agro–élevage commence à participer de l’effort d’auto-financement de la vie matérielle de notre Séminaire. Notre porcherie compte aujourd’hui près de 28 têtes ; le poulailler paraît aussi prometteur avec quelques 297 poussins. Le nombre actuel de vaches est de 11.

Notre Séminaire n’a plus assez d’espace pour garder le troupeau des bœufs. Nous lançons un appel aux amis qui peuvent nous aider pour l’achat d’un terrain à ± 100 Km du centre–ville de Kinshasa pour notre projet d’agro élevage (déplacer notre kraal des bœufs, des moutons et développer une unité agricole).

RETRAITE ANNUELLE

LES TRAVAUX

UNITES DE PRODUCTION DU SEMINAIRE

NOUVELLES DU DIOCESE





Nouvelles du Diocèse :




- Nous avons un nouvel Archevêque.

- Dimanche des Rameaux 16 mars 2008 : Rencontre S.E. Mgr Laurent MONSENGWO avec les jeunes au Stade Tata Raphaël de Kinshasa.

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Ce dimanche est aussi chargé de sens pour bien des jeunes puisque c’est la Journée mondiale de la jeunesse. Le tout a commencé en 1984 à l’occasion de l’année sainte. Le dimanche des Rameaux, le pape Jean-Paul II, d’heureuse mémoire, a invité à Rome les jeunes du monde entier à une rencontre de prière, de partage, de dialogue et de joie. On prévoyait que 60.000 pourraient être de la fête. A la surprise de tous, plus de 300.000 jeunes étaient au rendez-vous. À l’occasion de l’Année internationale de la jeunesse de 1985, une deuxième invitation du pape est lancée pour le dimanche des Rameaux. Encore une fois les jeunes se retrouvèrent plus de 300.000 Place Saint-Pierre.

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Le pape Jean-Paul II en a conclu que cette réponse enthousiasme signifiait que les jeunes du monde voulaient se retrouver ensemble et partager leur expérience. Ils désiraient écouter une parole et regarder ensemble vers l’avenir. Ils souhaitaient renouveler et confirmer leur recherche de Dieu. Au cours des vœux de Noël, Jean-Paul II institua la Journée mondiale de la jeunesse qui sera « une journée d’Église pour les jeunes et avec les jeunes. » Elle sera célébrée chaque année le dimanche des Rameaux et sera suivie d’un rassemblement mondial bisannuel appelé Journée Mondiale de la Jeunesse (J.M.J.) présidé par le pape dans divers pays.


Dans son homélie, inspirée du thème son programme pastoral, « Kinshasa, lève–toi, resplendis de la lumière du Christ » ; le nouvel Archevêque a invité les jeunes à lever l’option pour les vertus avec le mot d’ordre : « corruption zéro ! ». Ensemble tous les jeunes de notre Diocèse qui étaient présents au Stade ont répondu à l’Archevêque qu’ils veulent de cette rencontre avec lui chaque dimanche des rameaux pour s’associer à la foule des disciples qui, dans une joyeuse procession, accompagnaient le Seigneur lors de son entrée triomphale à Jérusalem. Comme eux, ils veulent louer le Seigneur à pleine voix pour tous les prodiges qu’ils voient : comment Jésus ressuscité donne aux hommes et aux femmes le courage de s’opposer à la violence, à la corruption et au mensonge, pour laisser place à la vérité dans le monde ; comment, dans le secret, Il incite les hommes et les femmes à faire du bien aux autres, à susciter la réconciliation là où régnait la haine, à édifier la paix là où régnait l’inimitié.

HISTORIQUE DU SEMINAIRE

BREVE HISTORIQUE DU GRAND SEMINAIRE DE PHILOSOPHIE SAINT ANDRE KAGGWA

Depuis son érection en Archidiocèse de 10 novembre 1959, l’Archidiocèse n’avait cessé de compter de nouveaux fils. Cette augmentation rapide de ses chrétiens commençait à poser un certain nombre des problèmes dont le plus crucial fut celui du manque d’un clergé diocésain. En effet, étant donné que l’effectif du clergé missionnaire diminuait, l’urgence de promouvoir un clergé autochtone pour prendre la relève s’est fait sentir. Voilà pourquoi à partir de 1963, Monseigneur Félix SCALAIS, alors Archevêque, décida d’instituer une journée diocésaine de prière pour les vocations sacerdotales et religieuses. Dieu merci, le Seigneur n’a pas hésité à exaucer la prière de son peuple.

Ce long désir de l’Eglise de Kinshasa commença à être satisfait petit à petit. Car, jusqu’à l’an 1967, les quelques rares jeunes gens qui manifestaient le désir de commencer la formation pour le compte de l’Archidiocèse étaient envoyés, par l’évêque, étudier soit à Rome soit à Louvain, soit encore à Mayidi. Mais malheuresement parmi eux trois seulement sont devenus prêtres (A. Michel Gérard en 1965, A. Henri IZWA en 1969 et A. Alphonse Kibwila en 1971). Cette expérience n’a pas été satisfaisante.

C’est ainsi que Son Eminence Joseph–Albert Cardinal MALULA, alors Archevêque de Kinshasa avait estimé nécessaire de fonder dans l’Archidiocèse de Kinshasa les séminaires afin de donner aux futurs prêtres non seulement une formation sacerdotale mais aussi une formation humaine équilibrée. C’est dans cette optique qu’il décida d’ouvrir en 1967 le Grand Séminaire Jean XXIII, près de l’Eglise Saint Léopold à Ngaliema. Il était donc à la fois un philosophat et un théologat diocésains. Tel fut alors le commencement de l’expérience de la formation des séminaristes.

En 1969, les séminaristes philosophes commencèrent à suivre des cours à la Faculté de philosophie et Lettres à l’Université Lovanium. Néanmoins la cohabitation entre les séminaristes philosophes et théologiens engendra une série d’inconvénients, à savoir : l’écueil du long trajet entre Jean XXIII et Lovanium pour la difficulté de trouver dans l’horaire des journées un temps pour la formation spirituelle et la tension que créa la différence des mentalités entre ces deux souches des séminaristes. Ajoutons à ces inconvénients les difficultés de cohésion entre les séminaristes Kinois et ceux d’autres diocèses.

Ainsi, dans le but de pallier dans l’immédiat à ces écueils, le Cardinal MALULA décida en 1968 de faire de Jean XXIII un séminaire inter-diocésain uniquement de Théologie. C’est ainsi qu’à partir de l’année académique 1968–1969 le théologat provincial s’est déplacé de Mayidi à Kinshasa. Aussi le Cardinal créa–t–il un philosophat diocésain sur la colline de Righini dans la Commune de Ngaba.

En octobre de l’année 1970, le Séminaire diocésain de philosophie ouvre alors ses portes et fut baptisé du nom de Saint André Kaggwa, l’un des martyrs de l’Ouganda. Avec 6 séminaristes au total. Monsieur l’Abbé Henri IZWA fut le premier à assumer la charge du rectorat et construisit la maison jusqu’en 1975. Le 25 septembre 1977, ledit séminaire eut la joie de vivre l’ordination de l’un de ses premiers fils en la personne de Monsieur l’Abbé Pierre BAZA. Ce fait conduira alors beaucoup de jeunes à interrompre leurs études universitaires pour venir frapper à la porte du séminaire.

Avant l’année 1977, les séminaristes de Saint André Kaggwa suivaient les cours à la Faculté de Théologie Catholique, initialement à l’Université Lovanium puis à Limete (Actuelle Facultés Catholiques de Kinshasa) après la prise de décision de séparer cette faculté pour l’Université Nationale du Zaïre. Cette double appartenance des séminaristes posera au fur et à mesure qu’ils avançaient un problème de distorsion pour laquelle en juin 1977, feu Cardinal Malula prit la décision de faire de Saint Kaggwa Kaggwa un Institut Supérieur de Philosophie, où les séminaristes seront formés et instruits intra muros.

C’est ainsi que, dès l’année académique 1977–1978, un programme des cours a été mis sur pied pour les trois années du cycle de philosophie. Et en attendant que le Séminaire remplisse les conditions requises d’affiliation à la Faculté, quelques étudiants y étaient envoyés passer un examen de jury de suppléance en vue de l’obtention d’un grade académique. Le nombre de séminaristes continuait de croître, cependant, et Saint Kaggwa avec ses 32 chambres situé dans un quartier résidentiel, ne pourrait ni s’étendre en largeur ni s’élever en hauteur. En lieu et place de refuser l’entrée de nouveaux candidats, on décida de construire un nouveau séminaire ailleurs en vue de favoriser un meilleur accueil des jeunes et un cadre d’épanouissement.

Ainsi Saint Kaggwa devrait donc une fois de plus quitter Righini pour Kintambo, dans la Quartier Nganda alors presque inhabité. Alors commencèrent, par un dur labeur, les travaux de construction en vue d’un nouveau séminaire, toujours, sous la protection de son Saint patron : André Kaggwa.

A l’époque, se virent construire 9 équipes, une cuisine, laquelle il faut associer deux magasins, une buanderie et un réfectoire–chapelle. En effet, Réfectoire–Chapelle parce que le réfectoire faisait office à la fois de la chapelle et du réfectoire proprement dit. Les séminaristes quant à eux, ils pouvaient se contenter des équipes 3 et 8 pour leurs séances académiques.

A cet effet, au regard de besoins que présentait l’Eglise locale de Kinshasa, le nombre de séminaristes ne cessait de croître. Ils fallait donc un surcroît d’énergie à cette grandiose institution déjà en marche, afin bien sûr, d’accueil en nombre essaim des candidatures à la prêtrise. C’est la raison pour laquelle, à l’époque des Messieurs les Abbés SAMBA et MUSUA, alors Recteurs l’un après l’autre, grâce bien évidemment, au fonds des âmes bien nées, Saint Kaggwa se verra doté d’un bâtiment académique, d’une chapelle, d’une bibliothèque et d’un nouveau bâtiment pour le logement de l’équipe sacerdotale, alors qu’auparavant elle pouvait se contenter de l’équipe 7.

Comme institution, tout en enrayant certains détails, le Grand Séminaire de Philosophie Saint André Kaggwa sera régenté successivement par :

  • Monsieur l’Abbé IZWA (1970 – 1975)
  • Monsieur l’Abbé KIBWILA (1975 – 1980)
  • Père José SAMA (1981 – 1982)
  • Monsieur l’Abbé BAZA (1982 – 1986)
  • Mgr NLANDU, alors Monsieur l’Abbé (1987 – 1989)
  • Monsieur l’Abbé SAMBA (1989 – 1990)
  • Monsieur l’Abbé MUSUA (1990 – 2000)
  • Monsieur l’Abbé Michel GERARD (2000 – 2003)
  • Mr l’Abbé Michel–Willy LIBAMBU (2003 –2007 )
  • Mr l’Abbé Timothé BODIKA (2007- )

Pour ce qui est de l’avenir de Saint Kaggwa, il sied de savoir que le projet Saint Kaggwa n’est pas encore arrivé à son terme. Il continue à se réaliser chaque fois qu’il trouve auprès des âmes bien nées un fond substantiel de réalisation de l’un ou de l’autre projet. Il s’agit notamment de la construction des couloirs entre les différents pavillons pour permettre aux séminaristes de joindre la chapelle et les bâtiments académiques pendant la période des pluies.

Il a été prévu une construction progressive, selon les besoins les plus urgents et la croissance du nombre des candidats, des nouveaux locaux d’habitation. Ces besoins deviennent de plus en plus pressants vu le nombre des séminaristes en propédeutique et le manque de sources de financement, hormis les subsides de Rome (toujours partiels) et la concorde non encore satisfaisante de la chrétienté du diocèse.

Notons pour finir que la visite du Nonce Apostolique Son Excellence Monseigneur Giovanni D’Aniello est la deuxième grande visite de l’année 2004, après celle de Son Eminence le Cardinal Frédéric ETSOU, le samedi de Pâques.

QUI EST SAINT KAGGWA?


Saint André KAGGWA

Nom: KAGGWA

Prénom: André

Pays: Ouganda

Naissance: 1856

Mort: 26.05.1886 à Numyanyo

Etat: Laïc - Martyr du Groupe des 22 martyrs de l’Ouganda

Note: Ami du prince. Baptisé le 27.05.1882. Décapité.

Béatification: 06.06.1920 à Rome par Benoît XV

Canonisation: 18.10.1964 à Rome par Paul VI

Fête: 3 juin

Les Pères Blancs furent les premiers évangélisateurs de l’Ouganda en 1882. Les Pères Lourdel et Livinhac sont d’abord bien accueillis par le roi Mutesa et peuvent préparer au baptême plusieurs indigènes. Mais la jalousie des sorciers et la colère des Arabes qui pratiquaient le commerce des Noirs font pressentir la persécution. Les Pères baptisent les premiers catéchumènes et se retirent au sud du lac Victoria. Leur exil dure trois ans jusqu’à la mort du roi Mutesa. Son fils Mwanga, favorable à la nouvelle religion, rappelle les Pères Blancs au pays. Ils sont accueillis triomphalement en juillet 1885. Les premiers baptisés en avaient baptisé d’autres et l’apostolat s’avérait florissant. Mais le ministre du nouveau roi prend ombrage du succès des chrétiens, surtout du chef des pages, Joseph Mkasa, qui enseigne la doctrine du Christ et combat leur immoralité. Le ministre persuade le jeune roi que les chrétiens veulent s'emparer de son trône; les sorciers insistent pour que les prétendus conspirateurs soient promptement punis de mort. Mwanga cède à ces fausses accusations et fait brûler Joseph Mkasa, le 15 novembre 1885. «Quand j'aurai tué celui-là, dit le tyran, tous les autres auront peur et abandonneront la religion des Pères.» Mais c’est le contraire qui se passe et dans la semaine qui suit la mort de Joseph cent cinq catéchumènes reçoivent le baptême, parmi lesquels figurent onze des futurs martyrs.

Six mois plus tard, en mai 1886, le despote déclare officiellement la persécution ouverte contre les chrétiens. (Plusieurs anglicans également en seront victimes) Il fait mettre à mort un de ses pages, nommé Denis, âgé de quatorze ans ; puis c’est le tour du jeune Honorat. Le 3 juin, fête de l’Ascension, un énorme bûcher est dressé à Namugongo sur lequel périt par les flammes un groupe de pages du roi, dont Charles LWANGA, un de leur chef. Ils avaient pour la plupart entre 16 et 24 ans.

Le dernier martyr de cette persécution est Jean Marie Muzei qui s’était d’abord caché et menait une vie vagabonde ; mais il désirait ardemment mourir pour sa foi. Il se présente au roi Mwanga qui le fait décapiter et jeter dans un étang, le 27 janvier 1887.