mardi 13 mai 2008

HISTORIQUE DU SEMINAIRE

BREVE HISTORIQUE DU GRAND SEMINAIRE DE PHILOSOPHIE SAINT ANDRE KAGGWA

Depuis son érection en Archidiocèse de 10 novembre 1959, l’Archidiocèse n’avait cessé de compter de nouveaux fils. Cette augmentation rapide de ses chrétiens commençait à poser un certain nombre des problèmes dont le plus crucial fut celui du manque d’un clergé diocésain. En effet, étant donné que l’effectif du clergé missionnaire diminuait, l’urgence de promouvoir un clergé autochtone pour prendre la relève s’est fait sentir. Voilà pourquoi à partir de 1963, Monseigneur Félix SCALAIS, alors Archevêque, décida d’instituer une journée diocésaine de prière pour les vocations sacerdotales et religieuses. Dieu merci, le Seigneur n’a pas hésité à exaucer la prière de son peuple.

Ce long désir de l’Eglise de Kinshasa commença à être satisfait petit à petit. Car, jusqu’à l’an 1967, les quelques rares jeunes gens qui manifestaient le désir de commencer la formation pour le compte de l’Archidiocèse étaient envoyés, par l’évêque, étudier soit à Rome soit à Louvain, soit encore à Mayidi. Mais malheuresement parmi eux trois seulement sont devenus prêtres (A. Michel Gérard en 1965, A. Henri IZWA en 1969 et A. Alphonse Kibwila en 1971). Cette expérience n’a pas été satisfaisante.

C’est ainsi que Son Eminence Joseph–Albert Cardinal MALULA, alors Archevêque de Kinshasa avait estimé nécessaire de fonder dans l’Archidiocèse de Kinshasa les séminaires afin de donner aux futurs prêtres non seulement une formation sacerdotale mais aussi une formation humaine équilibrée. C’est dans cette optique qu’il décida d’ouvrir en 1967 le Grand Séminaire Jean XXIII, près de l’Eglise Saint Léopold à Ngaliema. Il était donc à la fois un philosophat et un théologat diocésains. Tel fut alors le commencement de l’expérience de la formation des séminaristes.

En 1969, les séminaristes philosophes commencèrent à suivre des cours à la Faculté de philosophie et Lettres à l’Université Lovanium. Néanmoins la cohabitation entre les séminaristes philosophes et théologiens engendra une série d’inconvénients, à savoir : l’écueil du long trajet entre Jean XXIII et Lovanium pour la difficulté de trouver dans l’horaire des journées un temps pour la formation spirituelle et la tension que créa la différence des mentalités entre ces deux souches des séminaristes. Ajoutons à ces inconvénients les difficultés de cohésion entre les séminaristes Kinois et ceux d’autres diocèses.

Ainsi, dans le but de pallier dans l’immédiat à ces écueils, le Cardinal MALULA décida en 1968 de faire de Jean XXIII un séminaire inter-diocésain uniquement de Théologie. C’est ainsi qu’à partir de l’année académique 1968–1969 le théologat provincial s’est déplacé de Mayidi à Kinshasa. Aussi le Cardinal créa–t–il un philosophat diocésain sur la colline de Righini dans la Commune de Ngaba.

En octobre de l’année 1970, le Séminaire diocésain de philosophie ouvre alors ses portes et fut baptisé du nom de Saint André Kaggwa, l’un des martyrs de l’Ouganda. Avec 6 séminaristes au total. Monsieur l’Abbé Henri IZWA fut le premier à assumer la charge du rectorat et construisit la maison jusqu’en 1975. Le 25 septembre 1977, ledit séminaire eut la joie de vivre l’ordination de l’un de ses premiers fils en la personne de Monsieur l’Abbé Pierre BAZA. Ce fait conduira alors beaucoup de jeunes à interrompre leurs études universitaires pour venir frapper à la porte du séminaire.

Avant l’année 1977, les séminaristes de Saint André Kaggwa suivaient les cours à la Faculté de Théologie Catholique, initialement à l’Université Lovanium puis à Limete (Actuelle Facultés Catholiques de Kinshasa) après la prise de décision de séparer cette faculté pour l’Université Nationale du Zaïre. Cette double appartenance des séminaristes posera au fur et à mesure qu’ils avançaient un problème de distorsion pour laquelle en juin 1977, feu Cardinal Malula prit la décision de faire de Saint Kaggwa Kaggwa un Institut Supérieur de Philosophie, où les séminaristes seront formés et instruits intra muros.

C’est ainsi que, dès l’année académique 1977–1978, un programme des cours a été mis sur pied pour les trois années du cycle de philosophie. Et en attendant que le Séminaire remplisse les conditions requises d’affiliation à la Faculté, quelques étudiants y étaient envoyés passer un examen de jury de suppléance en vue de l’obtention d’un grade académique. Le nombre de séminaristes continuait de croître, cependant, et Saint Kaggwa avec ses 32 chambres situé dans un quartier résidentiel, ne pourrait ni s’étendre en largeur ni s’élever en hauteur. En lieu et place de refuser l’entrée de nouveaux candidats, on décida de construire un nouveau séminaire ailleurs en vue de favoriser un meilleur accueil des jeunes et un cadre d’épanouissement.

Ainsi Saint Kaggwa devrait donc une fois de plus quitter Righini pour Kintambo, dans la Quartier Nganda alors presque inhabité. Alors commencèrent, par un dur labeur, les travaux de construction en vue d’un nouveau séminaire, toujours, sous la protection de son Saint patron : André Kaggwa.

A l’époque, se virent construire 9 équipes, une cuisine, laquelle il faut associer deux magasins, une buanderie et un réfectoire–chapelle. En effet, Réfectoire–Chapelle parce que le réfectoire faisait office à la fois de la chapelle et du réfectoire proprement dit. Les séminaristes quant à eux, ils pouvaient se contenter des équipes 3 et 8 pour leurs séances académiques.

A cet effet, au regard de besoins que présentait l’Eglise locale de Kinshasa, le nombre de séminaristes ne cessait de croître. Ils fallait donc un surcroît d’énergie à cette grandiose institution déjà en marche, afin bien sûr, d’accueil en nombre essaim des candidatures à la prêtrise. C’est la raison pour laquelle, à l’époque des Messieurs les Abbés SAMBA et MUSUA, alors Recteurs l’un après l’autre, grâce bien évidemment, au fonds des âmes bien nées, Saint Kaggwa se verra doté d’un bâtiment académique, d’une chapelle, d’une bibliothèque et d’un nouveau bâtiment pour le logement de l’équipe sacerdotale, alors qu’auparavant elle pouvait se contenter de l’équipe 7.

Comme institution, tout en enrayant certains détails, le Grand Séminaire de Philosophie Saint André Kaggwa sera régenté successivement par :

  • Monsieur l’Abbé IZWA (1970 – 1975)
  • Monsieur l’Abbé KIBWILA (1975 – 1980)
  • Père José SAMA (1981 – 1982)
  • Monsieur l’Abbé BAZA (1982 – 1986)
  • Mgr NLANDU, alors Monsieur l’Abbé (1987 – 1989)
  • Monsieur l’Abbé SAMBA (1989 – 1990)
  • Monsieur l’Abbé MUSUA (1990 – 2000)
  • Monsieur l’Abbé Michel GERARD (2000 – 2003)
  • Mr l’Abbé Michel–Willy LIBAMBU (2003 –2007 )
  • Mr l’Abbé Timothé BODIKA (2007- )

Pour ce qui est de l’avenir de Saint Kaggwa, il sied de savoir que le projet Saint Kaggwa n’est pas encore arrivé à son terme. Il continue à se réaliser chaque fois qu’il trouve auprès des âmes bien nées un fond substantiel de réalisation de l’un ou de l’autre projet. Il s’agit notamment de la construction des couloirs entre les différents pavillons pour permettre aux séminaristes de joindre la chapelle et les bâtiments académiques pendant la période des pluies.

Il a été prévu une construction progressive, selon les besoins les plus urgents et la croissance du nombre des candidats, des nouveaux locaux d’habitation. Ces besoins deviennent de plus en plus pressants vu le nombre des séminaristes en propédeutique et le manque de sources de financement, hormis les subsides de Rome (toujours partiels) et la concorde non encore satisfaisante de la chrétienté du diocèse.

Notons pour finir que la visite du Nonce Apostolique Son Excellence Monseigneur Giovanni D’Aniello est la deuxième grande visite de l’année 2004, après celle de Son Eminence le Cardinal Frédéric ETSOU, le samedi de Pâques.

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